Dans le monde du ballon rond, où les projecteurs sont réservés aux exploits sportifs et aux transferts records, une ombre se dessine. Une enquête vient d'être ouverte à la suite d'un signalement du syndicat des joueurs pour des pratiques qui laissent un goût amer. Bienvenue dans les coulisses du "loft", un phénomène qui risque de faire trembler les clubs de football professionnels français.
Des joueurs "indésirables" mis au placard
Imaginez-vous, chers lecteurs, être un joueur de football professionnel, au sommet de votre forme, et du jour au lendemain, vous voir relégué au statut de spectateur. C'est la triste réalité vécue par certains joueurs, considérés comme "indésirables" par leur employeur pour diverses raisons, telles que le refus de prolonger ou d'être transféré avant le terme de leur contrat.
Ces joueurs sont alors écartés du groupe professionnel pendant le mercato, la période des transferts, et se retrouvent mis au ban du quotidien du club. Ils peuvent se voir refuser l'accès aux vestiaires de l'équipe première, être écartés du groupe professionnel tant à l'entraînement qu'en match, et perdre l'accès aux mêmes soins (service médical ou de kinésithérapie). De plus, ils sont exclus de la communication du club sur Internet ou dans les campagnes publicitaires.
L'UNFP dénonce les dérives du "loft"
Face à cette situation, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs, a décidé de prendre les choses en main. En janvier, elle a émis un signalement contre X, notamment pour extorsion, afin de dénoncer à la justice les dérives du "loft".
Le parquet de Paris a confirmé avoir saisi la brigade de répression de la délinquance faite aux personnes (BRDP) dans le cadre d'une enquête préliminaire. Les clubs de football professionnels français pourraient donc bientôt recevoir la visite des policiers de la BRDP.
Une pratique largement entretenue par les clubs français
Selon les avocats de l'UNFP, Julia Minkowski et Léon del Forno, du cabinet Temime, "l'extorsion est un levier pour les clubs". Ils estiment qu'il existe une contrainte morale et une contrainte économique, et que les quelque quarante clubs professionnels français forment un écosystème très concentré, qui s'entend pour imposer ces pratiques permettant l'extorsion.
David Terrier, le vice-président de l'UNFP, déplore quant à lui d'avoir dû prendre ce chemin pénal à défaut d'avoir pu avancer grâce au dialogue social.
En conclusion, le monde du football professionnel français est secoué par cette enquête qui met en lumière des pratiques peu reluisantes. La balle est désormais dans le camp de la justice, qui devra déterminer si ces méthodes sont illégales et, le cas échéant, sanctionner les clubs concernés. En attendant, espérons que ce signalement de l'UNFP permettra d'améliorer les conditions de travail des joueurs et de mettre fin à cette pratique dégradante.
