Un "derby" occitan, vraiment si épicé ?
Dans le grand panthéon des derbies français, celui de l'Occitanie est un peu le petit dernier, celui dont on se demande s'il mérite vraiment son appellation. Entre Toulouse et Montpellier, l'antagonisme sportif est aussi discret qu'une souris dans un grenier. Alors, derby ou simple "fête des voisins" ?
"On ne se déteste pas, on ne s'aime pas spécialement non plus"
Interrogez les historiques du Toulouse FC, comme Pierre-Emmanuel Rivalland, speaker officiel du club, et la réponse fuse, aussi directe qu'un tir en lucarne : "Il n'y a pas vraiment de rivalité, c'est pour ça qu'on ne parle pas de derby au club. On ne se déteste pas, on ne s'aime pas spécialement non plus. C'est un peu comme dans une famille, où ça te suffit de voir tes cousins de temps en temps." Un propos qui en dit long sur l'ambiance entre les deux clubs.
"La suprématie de l'Occitanie est en jeu"
Pourtant, du côté de Toulouse, on n'hésite pas à gonfler le torse et à affirmer que "la suprématie de l'Occitanie est en jeu au Stadium", histoire d'entretenir l'intérêt auprès de sa communauté de supporters. "C'est un match spécial et important pour plusieurs raisons", estime l'entraîneur Carles Martinez Novell, plus focalisé sur ses objectifs de fin de saison. Et le capitaine Vincent Sierro d'ajouter : "On a une revanche à prendre par rapport au match aller", en référence au "plus mauvais match" du TFC cette saison (défaite 0-3, le 29 octobre).
"Ce n'est pas un derby pour moi. Le vrai, c'est face à Nîmes"
Mais du côté de Montpellier, on ne semble pas partager le même enthousiasme. Michel Der Zakarian, l'entraîneur, avait déjà tranché avant le match aller : "Ce n'est pas un derby pour moi. Le vrai, c'est face à Nîmes." De la même manière que pour Toulouse, le vrai derby, c'est celui de la Garonne contre Bordeaux.
Un derby qui ressemble de plus en plus à... un derby
Et pourtant, après les incidents survenus la saison passée au Stadium, le match a été classé "à risques" et les supporters héraultais interdits de déplacement. Signe que cette opposition, qu'on le veuille ou non, ressemble de plus en plus à... un derby.
En conclusion, un derby pas comme les autres
Alors, derby ou pas derby ? Entre Toulouse et Montpellier, la rivalité n'est peut-être pas aussi exacerbée que dans d'autres derbies français. Mais après tout, chaque derby a sa propre saveur. Et celui de l'Occitanie, avec son mélange de nonchalance et de piques subtiles, a au moins le mérite de ne pas ressembler aux autres.
